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Ceres Univers
28 octobre 2008

Chapitre 4 : Aymeric - Vengeance amère

En avant pour le chapitre 4 mesdames et messieurs ! Il s'agit du deuxième concernant Aymeric (sisi je sais compter). Il revient, et il est pas content...

...bon bon d'accord j'arrête la déconne. Promis.

Passons au meilleur moment de cette note, le-dit chapitre annoncé ;)

Chapitre 4 : Aymeric - Vengeance amère

 

      C’était une des rares fois où j’étais allé aussi loin de Stellen. Lors du voyage vers le camp S.L., je me suis rendu compte de l’uniformité du paysage de l’île. Des roches, du sable, quelques herbes grises, et encore des roches. Le tout recouvrant des plaines et des collines. Le chemin parut court, tellement j’avais été occupé à penser. Penser à ce que j’allais pouvoir faire subir à ces traîtres, penser de quelle manière nous reviendrions au village. C’était la première fois que je sentais tant de haine, tant de colère, si profonde. Comme si mon sang n’était constitué que de cela. Nous étions une cinquantaine dans le même état. Armés de fourches, de serpes, et d’autres armes de fortune. Peu importait, ces chiens du S.L. n’étaient pas plus équipés que n’importe quels Sanlderans. Ils vivaient juste entre eux, dans des camps plus ou moins cachés entre des dunes ou des collines. Leurs emplacements étaient connus de tous. Seulement, notre peuple n’éprouvait pas le besoin de prendre les armes vis-à-vis de cette minorité. Mais cette fois-ci, ils étaient allés trop loin. Jamais un village n’avait été attaqué de cette manière, et ce devait être puni avec sévérité.

 

 Nous étions au milieu de la nuit quand nous sommes arrivés au niveau du camp. J’ai fais signe à tous les villageois de rester accroupi, caché derrière une colline couverte de rochers ; il fallait garder l’effet de surprise de notre côté. Je me suis avancé prudemment, prêtant attention à chacun de mes pas posés sur le sable. On entendait déjà le crépitement lointain d’un feu et, parfois, le grognement des chameaux incapables de dormir – sans doute encore frappés par la nuit dernière. J’ai du finir de m’avancer à plat ventre pour rester discret, et pour enfin voir le camp.

Il était établit sur un terrain plat, en cercle. Au beau milieu se trouvait le feu entouré de babioles diverses. Sur les côtés, les chameaux nerveux ainsi que les tentes dans lesquelles dormaient profondément nos terroristes – qui apparemment, eux, n’étaient nullement troublés par l’attaque de la nuit précédente. Il y avait trois entrées possibles ; deux de notre côté, et une autre à l’opposé.

Je suis redescendu avertir mes frères d’armes de la situation. Tout en murmures, nous nous sommes mis d’accord sur la séparation en deux groupes qui entreraient chacun par les deux voies de notre côté, laissant l’autre issue sans hommes. Nous n’étions pas assez nombreux et n’avions pas assez de temps pour faire le tour du camp.

 

 J’ai été assez surpris de voir comment tous les habitants se déplaçaient silencieusement en investissant le bivouac S.L. Je ne m’y attendais vraiment pas, surtout que le voyage jusqu’ici avait été rythmé de débats relativement violents. Ainsi, nous sommes entré, puis, lentement, silencieusement, de petits groupes se sont formés pour se diriger chacun vers une tente. Tout se serait parfaitement passé, si un habitant avait été plus patient. En effet, parmi les premiers à être arrivé au niveau d’une tente, il n’a pas attendu pour tuer ceux qui y dormaient. Ce fut alors la panique totale chez les S.L.

Il y eu d’abord une première phase de ‘réveil’ durant laquelle ils ne se rendirent pas bien compte de ce qu’il se passait. Puis, après un court instant, ils commencèrent à hurler et à se ruer sur leurs armes. Mais il était trop tard. Nous étions déjà en place, ils n’avaient aucune chance. Les villageois ont alors hurlé un cri de rage en chœur, et se sont précipité sur les assassins de leur famille. De mon côté, je me suis occupé de d’une tente avec un autre villageois dans laquelle s’étaient réveillés deux de ces vulgaires traîtres. Mon compagnon en a alors tué un en lui plantant sa fourche dans le dos. Sans y prêter réellement attention, je me suis lancé vers l’autre encore dans le vague, à mains nues, serrant mon bras autour de son cou, m’aidant de mon autre main pour renforcer mon étreinte. Il a bien tenté de sa débattre, mais à ma grande surprise, ce fut bref.

C’est alors qu’est venu un premier choc ; celui de sentir un corps sans vie glisser entre ses propres mains, s’affaisser sur soi, lâchant un soupir. Le dernier. Le vacarme dehors était intense. Mon compagnon est d’ailleurs sorti en courant de la tente, sans doute pour en assassiner un autre. Et je sui resté là, seul, le corps d’un homme sans vie sur les genoux, le regard vide, plongé dans mes pensées.

 

Plus tard dans la nuit, les cris d’agonie ont cessé. Un silence pesant s’est installé sur ce qui restait du campement. Les hommes attendaient autour du feu, couverts de sang, se racontant leurs exploits avec fierté. Les Sanlderans avaient beau être généreux et solidaires entre eux, si quelqu’un s’en prenait à eux, ils pouvaient devenir de véritables bêtes féroces sans raison. Un peu comme des animaux sauvages qui voudraient toujours garder leur liberté, leur indépendance.

Ils étaient satisfaits d’eux, personne n’avait pu s’enfuir. Les chameaux encore plus nerveux qu’auparavant étaient devenus assez bruyant. Et moi, j’étais resté là, dans la tente. Cela devait faire une bonne heure. Le corps avait glissé sur le côté et une odeur malsaine avait commencé à en sortir.

Puis, soudainement, j’ai émergé de mes pensées. Je me suis relevé, l’air sévère. Quand je suis sorti de la tente, étrangement, tous les villageois se sont réunis au milieu du camp saccagé. Comme si j’étais devenu leur leader lors de ce raid. Une fois tous là, nous sommes mis en route vers Stellen.

 

 Le chemin m’a parut alors plus long, malgré le fait que j’étais toujours autant plongé dans mes pensées. Quand nous sommes arrivés aux portes du village, le soleil commençait déjà à se lever tout doucement. Il n’y avait personne dans les rues. Chacun est rentré chez lui, comme apaisé, puis le silence a de nouveau enveloppé Stellen. Une fois avoir fermé la porte de la maison, je suis resté immobile devant la grande salle commune, vide. J’ai alors senti mes genoux céder, comme si je n’avais plus de forces pour me tenir debout. Et je me suis retrouvé dos contre la porte, avec une sensation étrange. Je me suis pris la tête dans les mains quand des larmes me sont montées aux yeux.

 

 « Qu’est-ce que j’ai fais ? »

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